Quand l’accouchement se déclenche, il faut prévenir les sages-femmes rapidement, même si ce n’est pas nécessaire qu’elles arrivent immédiatement. En fonction du déroulement médical de l’accouchement, nous avons toujours la possibilité de changer d’avis et d’accoucher à la maternité.
Pour le côté technique, j’avais loué une piscine pour les accouchements dans une association à Grenoble qui s’appelle “Bien naître et grandir” et qui accompagne les familles dans leur projet d’accouchement à domicile et dans la parentalité.
Ma petite fille est née à terme à plus 5 jours. Tous les deux jours, je devais aller faire une échographie et un monitoring.
Par contre, à J+4 du terme, j’ai vécu une expérience qui m’a laissé un goût amer. Lors du check-up à l’hôpital, j’accepte l’examen du col pour voir si un décollement des membranes est possible (il m’avait déjà proposé au rendez-vous d’avant et j’avais refusé, mais à présent, je souhaitais tenter d’accélérer les choses pour éviter un déclenchement qui implique d’accoucher à la maternité). Après examen, il n’est pas possible de faire un décollement, mais suite à cet examen, la sage-femme fait un test qui indiquait la présence infime mais présence quand même de liquide amniotique. Elle a dit qu’il était teinté et que c’était signe d’une souffrance fœtale, suite à ça, l’obstétricienne de garde a insisté pour qu’on reste à la maternité. (en fait, je crois que c’était le bouchon muqueux).
Le problème semblait être que la poche était fissurée, mais comme l’a justement souligné mon compagnon, ça fait partie du processus de la naissance, et si la poche s’était fissurée à la maison, nous ne nous serions pas mis en route pour la maternité.
J’ai dû appeler mes sages-femmes qui m’ont rassuré et conforté. Si le liquide n’était pas vert (dans ce cas c’est qu’il y a du méconium et là c’est embêtant) tout était sous contrôle et je pouvais rentrer chez moi avec tranquillité pour donner naissance à la maison.
Par contre, à l’hôpital on n’était pas de cet avis, on ne voulait pas me laisser partir et on m’a fait patienter quelques heures sans manger, sans boire dans une chambre, alors que je commençais à sentir de légères contractions. J’avais envie de les accueillir mais je ne savais pas si je devais me laisser aller ici ou si j’allais pouvoir rentrer, j’étais dans l’attente. J’entendais une femme accoucher dans une chambre voisine, et elle semblait tellement souffrir! C’était vraiment très éreintant à quelques heures de mon accouchement. Comme les soignants sont débordés, je n’arrivais à voir personne, j’attendais donc leur passage, mais je crois qu’ils étaient tous mobilisés puisque je n’en croisais aucun. Mon compagnon et moi étions en train d’écrire un mot pour expliquer qu’on rentrait chez nous quand l’obstétricienne est arrivée avec une décharge à remplir. Nous l’avons signée, en sachant qu’elle nous donnait rendez-vous le lendemain pour un déclenchement si l’accouchement n’avait pas eu lieu d’ici là. Nous sommes rentrés chez nous mais cette expérience m’a un peu refroidit juste avant mon accouchement. Le contexte ne m’a pas aidé à lâcher prise.