Animal et bébé, animal and baby

Bébé, animal et compagnie :
trouver sa place

Lorsque l’enfant paraît… l’animal disparaît ! Cet adage a le mérite d’illustrer le conflit latent entre l’animal et le petit d’homme qui vont bientôt cohabiter, ou cohabitent peut-être déjà sous votre propre toit. 

Comment appréhender cette vie commune entre votre animal et votre bébé ? On fait le point.

Quel rapport à notre animal : simple familier, ou membre de la famille ?

Impossible de le nier : un enfant qui naît, et c’est tout l’équilibre du foyer qui est interrogé, voire bousculé. Ce bouleversement des relations humaines pendant la période de la périnatalité est aujourd’hui reconnu et accueilli par les proches comme par les professionnels qui suivent la femme enceinte et l’enfant à naître. 

Mais voilà : « relations humaines », il n’y a pas toujours que ça dans une maison ! Il y a aussi la relation humain-animal. Or les Français sont particulièrement attachés à leur animal de compagnie… qu’ils considèrent parfois comme un membre de la famille à part entière. 

Parfois, notre animal de compagnie occupe une place « subalterne », voire « fonctionnelle » comme cela a longtemps été le cas à la campagne (le chat protecteur contre les rongeurs, le chien protecteur contre les intrusions). Mais souvent, une forme d’anthropomorphisme engendre une certaine indifférenciation des territoires : le chat dort dans notre lit, le chien mange à notre table… 

En outre, l’entretien d’un animal peut être une occasion inconsciente d’interroger notre capacité éducative. Alors, simple familier ou membre de la famille ? C’est une question à se poser, car le rapport que l’on entretient avec notre animal conditionne largement la future rencontre enfant-bébé : cohabitation, fraternité, indifférence ?

Enjeux sanitaires

Définir la place de son bébé et de son animal dans la maison partagée n’est pas seulement un – passionnant ! – débat psychologique. Mais c’est aussi un enjeu sanitaire. 

Un biais cognitif puissant nous fait souvent exagérer la menace extérieure (les serpents ou les rats du dehors par exemple) en même temps que nous aveugler sur la menace intérieure (l’animal de la maison). En somme, on peine à envisager notre toutou ou notre matou comme une source de danger pour son entourage. Oubliant par affection la part d’instincts chez leur animal, combien de maîtres ont dit un jour : « Mais je ne comprends pas, d’habitude il est gentil ! » (ou encore « Peur des pangolins, mais pas de mon chien ! » bref.)

Votre bébé possède une immunité immature, en particulier dans les premiers mois de vie. Et il est totalement dépendant vis-à-vis des adultes pour se défendre et comprendre le monde autour de lui. Sous couvert d’amour et pour votre animal, et pour votre bébé, la naïveté ne vous est pourtant pas permise : il vous faut protéger votre bébé des zoonoses, morsures et griffures potentielles venant de votre animal.

Animal et bébé, animal and baby

Enjeux psychoaffectifs

En voilà des injonctions, des méfiances, des scrupules de rabat-joie ! Moi, ma maison, tout le monde cohabite, chiens, chats, bébés, enfants, dans un joyeux bazar affectueux ! Et vous aurez raison. La rencontre bébé-animal, c’est cela aussi ! 

Une occasion pour votre animal de se montrer protecteur envers un petit. Une occasion pour votre petit d’interagir avec un être à sa taille. Puis plus tard, un compagnon de jeu pour l’un, un confident pour l’autre, et un véritable attachement pour les deux. 

Ce sera aussi l’espace, pour le bébé grandissant, d’expérimenter l’empathie et la nécessité des routines bienveillantes en nourrissant, brossant, soignant un animal. Puis pour l’enfant devenu grand, côtoyer un animal familier sera toujours une formidable source d’interrogation non seulement sur le lien qui les unisse, mais aussi sur ce qui les différencie et fait donc notre humanité.

Quelques règles de vie

Pour terminer, quelques règles de vie pour que bébé et animal soient chacun à leur place.

  • Si la mère a un lien fort avec l’animal de compagnie du foyer, au retour de la maternité elle doit enter d’abord pour rassénérer l’animal. Le nourrisson ne rentrera, dans les bras de l’autre parent, qu’en second, après cette phase nécessaire de réassurance.
  • Pour faciliter l’acceptation du nouveau-né par l’animal, avant l’arrivée du bébé à la maison on peut lui faire sentir quotidiennement un habit ou un lange imprégné de l’odeur du futur petit arrivant pour créer une première proximité olfactive.
  • Il est préférable de se laver les mains systématiquement après les soins du chat ou du chien.
  • Il vaut mieux éviter de nourrir le bébé ou de lui donner des soins tout en ayant l’animal tout près de soi.
  • Dans les premiers mois au moins, l’animal ne doit pas fréquenter le mobilier du bébé (poussette, berceau, table à langer).
  • Dans les deux premières années du bébé au moins, mieux vaut ne jamais laisser le bébé seul avec l’animal.

L’essentiel est d’avoir conscience des deux réalités différentes, en termes de conscience comme de besoins, chez votre bébé et chez votre animal de compagnie. Une fois cette étape franchie et les règles de base installées, en avant pour une belle histoire de famille entre vos petites têtes et vos petites bêtes !

Texte rédigé par Lucile Gobet-Desjardins. Retrouvez d’autres articles sur notre blog.

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